J’ai travaillé, durant de nombreuses années, en tant qu’assistante administrative dans de grandes entreprises où j’ai pu acquérir une solide expérience professionnelle dans ce domaine.
En avril 2020, j’étais assistante administrative dans un hôpital où la majorité de mes jeunes collègues étaient en télétravail en raison du Covid. Contrainte de continuer à travailler, sur place, dans un bureau de 20 m² que je partageais avec 2 autres collaborateurs et voyant quotidiennement des gens malades, une activité grandissante à la morgue qui était près de mon bureau, des soignants à bout, je me suis interrogée sur le sens que je souhaitais donner à ma vie.
Mon chemin m’avait fait gérer, à plusieurs reprises, le long parcours, rempli d’embûches, de la gestion administrative suite à des décès de proches.
C’est donc tout naturellement avec mes connaissances administratives, mes aptitudes rédactionnelles, mon sens de l’organisation et mes qualités humaines d’écoute que j’ai décidé de devenir entrepreneuse et proposer mon aide et mon expérience.
Une assistance administrative pour des privés, pour des entreprises, mais surtout avec mon empathie l’envie d’accompagner et soutenir les personnes après un deuil.
Dès que les pompes funèbres ont terminé leurs services, nous nous retrouvons souvent seul(e) et démuni(e).
Dans l’émotion et le chagrin liés au décès, nous nous trouvons rapidement confrontés à une grande charge administrative. Nous n’avons peut-être pas le courage ou le temps de faire face à ces démarches souvent fastidieuses, mais indispensables et dont certaines sont obligatoires et souvent avec des délais.
J’ai toujours aimé le français et jouer avec les lettres et les mots. Je devais avoir 13 ou 14 ans, à une leçon d’allemand, quand j’ai pris conscience de la subtilité des mots. Pour exemple, le verbe müssen en allemand, traduit en français est, devoir. Le sens est comme une obligation et le verbe sollen dont la traduction est aussi le verbe devoir, est vu comme une possibilité ou une incitation. Difficile pour un francophone d’apprendre l’allemand.
Puis plus tard, j’ai compris la complexité de notre langue pour les germaniques. Pour exemple : Aber Oma mochte sogar meine Gerichte qui se traduit par « Mais mémé aimait même mes mets».
Il y a bientôt deux ans que j’ai eu l’honneur de rejoindre l’Académie de écrivains publics de Suisse. Ce qui a renforcé mon choix de me mettre au service des personnes qui ont besoin d’aide à rédiger, à écrire, à relire, …
Comme un moine copiste, du Moyen Âge, qui consacrait sa vie à la copie de manuscrits.
Ces deux rôles montrent l’importance de l’écriture dans la société, que ce soit pour l’assistance à la communication écrite ou la préservation du savoir.
Je peux, par mon travail, jouer un rôle dans la société et malgré l’intelligence artificielle (IA) utilisée par de plus en plus de monde, je suis certaine que le métier d’écrivain publique persistera, car chaque personne est unique. Les façons de vivre, les habitudes et les émotions ne sont pas perceptibles par l’intelligence artificielle. Les écrivains publics, avec leur sensibilité, savent comment transmettre par écrit.
Chantal Peretti
Juillet 2024