Terminer sa vie en EMS, contrainte ou confort

Une évidence : nous ne sommes pas immortels !

  • Il vaut mieux, selon moi, choisir ma fin de vie pendant que je jouis de ma pleine capacité de discernement.

A défaut, ce sont ma famille, un représentant que j’aurai désigné d’avance, voire les services sociaux qui évalueront mon état de santé psychique.  Si je suis sous curatelle, c’est la personne désignée par l’autorité de tutelle qui prendra la décision la plus adéquate.

  • Et, si, je n’ai pas envie de réfléchir à mes vieux jours !

Par peur, négligence, ou paresse !

  • Ou que je pense : on verra bien ce que la vie me réserve !

Les personnes de deuxième et troisième catégories (bien qu’elles le nient) sont préoccupées et angoissées quant à leur fin de vie, précédée, peut-être, d’une restriction de liberté ?

 Et vous ? Avez-vous songé à vos vieux jours ?

Quelles sont les solutions que vous envisagez :

Si vous avez des enfants, pensez-vous qu’ils vont vous accueillir chez eux ou préférez-vous prendre contact directement avec un établissement pour personnes âgées, tels qu’un EMS, un Home, un IPHAD, etc ?

D’une part,

  • Parce que vous ne voulez pas gêner vos proches, troubler leur intimité, être à leur charge et,

D’autre part,

  • Parce que vous voulez garder une certaine indépendance et ne pas recevoir de conseils, remarques ou injonctions de votre famille.

Ainsi, vous resterez jusqu’à votre dernier souffle dans votre logement, avec l’aide par exemple du CMS, ou d’une infirmière appelée à être votre auxiliaire de vie,

Et puis, en cas de grave maladie, accompagnée de très fortes douleurs, vous serez, peut-être, transféré/e en milieu hospitalier. Cette possibilité ne vous effraye pas, cependant, comme la majorité d’entre nous, vous souhaiteriez avoir la meilleure des fins de vie possible, soit mourir dans votre lit après une nuit de sommeil et non pas après avoir subi de lourds traitements !

Autre possibilité :

Vous n’êtes plus capable de discernement :

Petit à petit, vous avez perdu vos facultés jusqu’à ne plus vous rappeler de rien.

Votre cerveau fonctionne au ralenti, de plus vous n’entendez presque plus rien. Non seulement, s’équiper d’une prothèse auditive a un coût élevé mais ne va pas tellement pallier aux autres difficultés psychiques.

Dans ce dernier cas, vos soignants ou vos proches prendront la décision, à votre place, de vous faire admettre dans un établissement adapté.

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En résumé, quelles sont les mesures que vous devriez prendre pour vous rassurer et informer vos proches, quel que soit votre âge et même si vous jouissez d’une bonne santé, 

  • Dernières volontés :
    • Acharnement thérapeutique ou pas,
    • Choix des obsèques, si possible en détail, préparation faire-part,
    • Collation ou non,
    • Qui informer,
    • Autres renseignements que vous jugez importants et que vous désirez faire figurer sur votre document « Dernières volontés » ;

Testament :

Tout d’abord sachez que rédiger ou faire rédiger un testament ne vous fera pas mourir, mais vous assurera que votre succession sera traitée comme vous le souhaitez.

Si vous décidez de ne pas laisser de dispositions testamentaires, c’est la loi qui sera appliquée.

En ce qui concerne ce dernier document : vous avez trois possibilités :

  • Le testament olographe : afin qu’il soit valable et puisse être homologué par le Juge de paix (dans le Canton de Vaud, par exemple) il doit être écrit entièrement à la main par vous-même, votre état civil complet doit y figurer, de même que le lieu et la date de rédaction. Enfin, il doit être signé par vous !
  • Le testament authentique : rédigé par un notaire qui attestera, entre autres, que vous êtes capable de discernement. Il mentionnera, par exemple, à quelles personnes vous désirez faire des legs (dons) et qui vous désignez comme héritier(s).
  • Le pacte successoral : obligatoirement rédigé par un  notaire, qui convoque outre le ou les disposants, tous  ceux qui prétendraient à l’héritage du ou des de cujus.

L’homme de loi informe ces derniers des dispositions testamentaires prises par ses clients pour après leur mort. S’ils sont d’accord avec le contenu de ce pacte, ils sont invités à le signer.

Cette manière de procéder vous permettra de ne plus avoir de souci relatif à votre succession, cependant, les frais du notaire sont naturellement à votre charge. 

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En résumé, voici les solutions de fin de vie – tant du point de vue personnel que légal — qui s’offrent à vous ou moi, puisque je le disais en tête de texte, nous allons tous mourir un jour ou l’autre.

N’oublions pas, tout de même, que la vie apparaît comme un cadeau et que, quel que soit notre état de santé ou notre âge, nous aurons encore, jusqu’à notre dernier souffle, la faculté d’apprécier ce qu’il nous reste ou / ce que nous avons vécu. **

 

Claire-Lise Beerens-Magnin
Août 2025

 

** naturellement, nous excluons ici les personnes frappées de troubles mentaux, incapables de discernement.