Sortie à Paris, avril 2005
Ils étaient quelques écrivains publics membres de l’Académie des écrivains publics de Suisse (AEPS) accompagnés de leurs conjoints à se rendre à Paris pendant trois jours, en avril, pour vivre un parcours de découvertes étonnantes Sur les traces des grands écrivains.
Sous la houlette d’un guide attentionné qui s’était passionné pour le programme souhaité, les écrivains publics ont marché sur les traces des Grands de la littérature du XIXe et du XXe siècles.
De pavés en passages piétonniers méconnus, d’arrêts devant des façades illustres, de squares en promenades, le groupe d’une douzaine de participants a découvert avec une passion assurée les facettes d’un Paris dont la grande Histoire s’estompait à coup de petites histoires culturelles savamment étudiées et distillées avec un élégant à propos.
La visite de la maison de Balzac fut un coup de sang inoubliable. Les demeures où vécurent Gérard de Nerval, celle de Colette, la statue d’Apollinaire; un café chez Flore, un repas à St-Ouen Chez Michel, une adresse connue de notre guide François, ont jalonné la première journée : parcours initiatique fourmillant d’informations passionnantes.
Une soirée à la Michodière pour assister à une pièce de Boulevard, le lendemain au Lapin Agile, sur la Butte Montmartre, après avoir surplombé un Paris nimbé de brume dont même la Tour Eiffel s’était effacée.
Le lendemain, un dimanche de chants d’oiseaux mais l’absence de chats dans le jardin suspendu du cimetière Père Lachaise, les mânes défuntes dévidaient discrètement leurs années de célébrité artistique ou littéraire avec davantage de vie qu’un dictionnaire. Le trajet s’est poursuivi à Belleville (quel beau village recelant des cours intérieures magiques), à la mémoire d’une grande toute petite dame que fut Edith Piaf. Le bistrot à son effigie est tenu par Arlette et sa mère de passé 80 ans qui connaissent par cœur le répertoire de celle qui “chantait avec son ventre”. Moment ravigotant et émouvant où le cœur de chacun fredonnait en chœur ou secrètement : “Non, rien de rien, non, je ne regrette rien”.
Estelle Favre